L'Écho de Stenay : Un Drame en Cinq Actes rend Hommage à Monseigneur Mangin.
Ce lundi 23 juin, le cinéma "L'Autre Cité" de Stenay a eu le privilège d'accueillir une représentation émouvante de la pièce de théâtre "L'Écho de Stenay", un drame en cinq actes écrit et mis en scène par les élèves du Cours Sainte-Philomène de Nancy. Cette œuvre, qui met en lumière l'héroïsme de Monseigneur Mangin face à l'envahisseur allemand en 1914, est née d'une initiative touchante.
L'auteur de la pièce, l'abbé Grégoire Chauvet, enseigne au Cours Sainte-Philomène à Nancy. Chaque année en novembre, il se rend au cimetière de Stenay pour honorer la mémoire de son aïeul, mort pour la France en Champagne en 1915. Au détour de ses visites, ses pas l'ont mené devant la sépulture des prêtres, où repose notamment Monseigneur Mangin, lui aussi "mort pour la France" en 1914. Cette tombe, soigneusement entretenue par le Souvenir Français, a piqué sa curiosité. Passionné par la figure de ce prélat illustre, l'abbé Chauvet a alors entrepris de composer une pièce de théâtre dédiée à sa vie et à son sacrifice.
Après avoir pris contact avec Jean-Michel Lebrun, président du comité cantonal du Souvenir Français, afin d'explorer la possibilité de présenter cette œuvre à Stenay, la pièce a finalement pu être jouée grâce à l'aval de la municipalité.
Le drame s'ouvre sur l'image frappante d'un vendeur de journaux, criant dans les rues : "Demandez l'Écho de l'Est ! Un nouveau curé à Stenay ! Le Curé Mangin nommé par l'évêque de Verdun, tout sur le curé Mangin !" La pièce retrace alors le parcours de Monseigneur Mangin, né à Souilly le 1er septembre 1841. Ordonné prêtre en 1864, il fut vicaire à la cathédrale de Verdun, puis curé à Dombasle-en-Argonne en 1869, et supérieur au petit séminaire de Verdun avant d'arriver à Stenay en 1877, après avoir été curé à Longeville. Le texte met en lumière la complexité de son ministère, notamment au moment de la séparation de l'Église et de l'État, une période charnière pour le clergé français.
L'apogée de la pièce culmine avec le sacrifice de Monseigneur Mangin. Pris en otage, il tomba malade et succomba d'épuisement le 19 avril 1925, offrant sa vie à sa chère paroisse à laquelle il s'était entièrement consacré pendant 25 années d'un ministère laborieux et fécond.
Une cinquantaine de personnes ont assisté à cette représentation poignante, saluant l'initiative de l'abbé Grégoire Chauvet qui, à travers cette pièce, a su rendre hommage à un homme trop méconnu des Stenaisiens et raviver le souvenir de son héroïsme.
L'abbé Grégoire Chauvet, initiateur de la pièce de théâtre.