Un témoignage poignant de la guerre d'Algérie :
M. Robert Reinson rencontre les élèves du collège Alfred Kastler de Stenay.
Le mercredi 29 mai, M. Robert Reinson, ancien combattant de la guerre d’Algérie, est venu rencontrer les élèves de la classe de 3ème 2 du collège Alfred Kastler de Stenay, accompagné de Monsieur Jean-Michel Lebrun, responsable du Souvenir français.
M. Reinson, qui vient de fêter ses 90 ans, a répondu pendant une heure aux questions des élèves de troisième sur son parcours en tant qu’appelé. Les élèves ont ainsi appris que M. Reinson a été mobilisé en 1954 pour effectuer son service militaire qui durait 18 mois à l’époque. Après 9 mois, passé à Metz, celui-ci a été envoyé en Algérie pour participer aux « opérations de maintien de l’ordre ». C’était, en fait, le début d’une guerre de décolonisation opposant la France aux mouvements réclamant l’indépendance de l’Algérie.
Dans ce conflit, qui ne disait pas encore son nom, Robert Reinson a expliqué aux élèves qu’il a effectué plusieurs missions. Il devait notamment surveiller, avec ses camarades, les fermes de colons, ou encore veiller à assurer la concorde civile de plus en plus menacée à ce moment-là. Il a aussi essuyé des échanges de tirs entre sa section et les fellaghas. Son service a été prolongé de 12 mois encore (soit 30 mois dont plus de 20 mois passés en Algérie). Avec beaucoup d’humilité, M. Reinson a indiqué aux élèves qu’il était allé en Algérie à un moment où les heurts étaient encore limités : « C’est après que ça a tapé fort, surtout après 1960 ». Pour lui, si l’Algérie n’avait pas été une colonie de peuplement, avec de nombreux colons, « cela se serait terminé beaucoup plus tôt et avec moins de violence. » Enfin, une élève a demandé ce qui lui permettait de tenir si loin de chez lui, et la réponse fût instantanée : « la camaraderie » et le fait de toujours « se serrer les coudes ».
Les élèves de la classe de 3ème 2, ainsi que leur professeur d’histoire-géographie, M. Chevalier, ont vivement remercié M. Robert Reinson, ainsi que M. Jean-Michel Lebrun qui a grandement contribué à cette rencontre essentielle pour le devoir de mémoire.