Lucien PRADINES, le Soldat oublié.
Lors de la séance du conseil municipal du 5 octobre dernier, à la demande de Monsieur Stéphane PERRIN, Maire, les conseillers ont examiné une requête de Monsieur Alain CÉSARINI, membre du Souvenir Français, qui demandait l'ajout sur le Monument aux Morts du nom de Lucien PRADINES. Cet ajout a été voté à l'unanimité. Mais qui était Lucien PRADINES et pourquoi ajouter son nom sur le Monument aux Morts ?
Lucien PRADINES est né le 14 juillet 1883 à SARLAT (Dordogne). Son père est entrepreneur de travaux publics, sa mère femme au foyer. La famille vit à MOISSAC (Tarn-et-Garonne). En 1902, à l'âge de 19 ans, Lucien PRADINES s'engage dans l'armée à la mairie de MONTAUBAN. Il est affecté le 15 mars au 33ème Régiment d'Artillerie. Nommé très rapidement Brigadier, il va gravir les échelons et être promu lieutenant le 1er octobre 1913. Il arrive à Stenay la même année avec deux batteries du 42ème Régiment d'Artillerie de Campagne. Quand la guerre éclate, le 42ème R.A.C. est engagé en août 1914 dans les combats de Cesse et Luzy en appui de la 3ème Division d'Infanterie. Le Lieutenant PRADINES, qui commande la 1ère Batterie. se distingue particulièrement et est cité à l'ordre de l'Armée. Le 31 août 1914, Lucien PRADINES installe ses canons derrière une crête au nord de Bar-lès-Buzancy pour appuyer une contre-attaque menée par la 3ème Division d'Infanterie en direction de Saint-Pierremont. Malheureusement l'artillerie allemande très efficace et bien retranchée fait des ravages dans l'infanterie française et oblige les batteries du 42ème R.A.C à évacuer leurs positions. Lorsque le lieutenant PRADINES donne l'ordre de repli, une pluie d'obus s'abat sur la 1ère Batterie. Lucien PRADINES est grièvement blessé à la cuisse et meurt peu de temps après à la ferme de La Malmaison à HARRICOURT. Il avait 31 ans. Il repose au cimetière militaire de Chestres (Ardennes). Son acte de décès a été transcrit à Stenay le 10 février 1919 . La mention “Mort pour la France ” a été portée le 1er juin 1978 à la demande du Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants. Lucien PRADINES n'était pas marié et n'avait pas de descendance. Ses parents étaient décédés. Son nom n'est jamais cité au 11 novembre car il ne figure sur aucun monument aux morts.
L'article L515-1 du Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre dit que lorsque la mention “Mort pour la France” a été portée sur l'acte de décès, l'inscription du nom du défunt est obligatoire soit sur le monument de sa commune de naissance ou du dernier domicile connu ou du lieu d'inhumation.
Le nom du lieutenant Lucien PRADINES sera désormais cité chaque année au 11 novembre. Justice sera ainsi rendue à cet enfant de Dordogne qui est venu mourir en terre ardennaise pour préserver notre liberté. N'oublions jamais car " La perte de la mémoire du passé est sans doute la pire infortune qui puisse frapper un peuple ainsi qu'un individu." (Ferdinand LOT – 1866-1952 historien).
Nécropole de Chestres (Ardennes).