Cérémonie d'hommage rendu aux maquisards
tués dans les bois de Mouzay le 04 août 1944.
Maquis de la forêt de Woëvre.
Après le débarquement en Normandie du 6 juin 1944, un petit groupe de réfractaires se constitue dans la forêt de Woëvre, groupe auquel s’ajoute une trentaine de jeunes gens. Ils disposent de quelques armes : une mitrailleuse, 6 fusils et des grenades. Dépourvus de chef militaire susceptible de parfaire leur organisation et de les diriger ils ne constituent qu’un maquis ravitaillé par quelques commerçants de la région. Une première alerte a lieu lorsque trois feldgendarmes interceptent un ravitaillement, raccompagnent les transporteurs à leur point de départ, assistent au déchargement puis repartent. À partir de ce moment, l’étau va inexorablement se resserrer autour de ce maquis.
Le 4 août 1944, après dénonciation par le chef de culture, une corvée de sept maquisards tombe dans une embuscade .
Samedi 5 août 1944, dans la soirée, M. Périquet maire de Mouzay est prévenu par la gendarmerie que 6 cadavres humains ont été trouvés dans la forêt de Mouzay, du côté de Bâalon.
Le lendemain matin, à 4 heures, René Régnier et Charles Brousmiche se joignent à M. Périquet qui a amené son cheval et emprunté le chariot d’Henri Briet pour rapatrier les corps à Mouzay. Les cadavres sont retrouvés dans le quart en réserve, coupon n°3, sur le territoire de Bâalon. Ils sont chargés sur le chariot, ramenés à Mouzay et déposés dans l’église où M. le curé les recouvre d’un drap mortuaire. Toute la journée, la foule vient aux nouvelles pour savoir si les malheureux ont été identifiés. Les jeunes gens de Mouzay se relaient en prenant la garde près des dépouilles.
L’abbé Millier décide que l’inhumation des corps aurait lieu mardi 8 août à 10 heures et organise les funérailles. Des cercueils de bois blanc sont commandés au menuisier local à cet effet.
Une file ininterrompue de personnes dont certaines venant des villages voisins passe devant les corps pour tenter de les identifier, mais les visages tuméfiés les rendent méconnaissables.
Lundi 7 août, la mairie rend compte des faits à la Préfecture. Le Service de Sûreté de Nancy arrive vers 11 heures. Dans l’après-midi, des prélèvements d’effets et d’objets sont effectués en vue de l’identification par les familles. Les corps sont mis en bière, une plaque numérotée est fixée au poignet des défunts et une autre clouée sur le couvercle des cercueils.
Le lendemain matin, une foule immense afflue vers l’église où les cercueils sont placés sur des tréteaux et sont recouverts d’un drap blanc. L’abbé Millier célèbre l’office funèbre. Les jeunes gens de Mouzay assurent le service d’ordre dans l’église et le produit de l’offrande est mis à disposition pour régler les frais d’obsèques. Le cortège mené par plus d’une centaine de jeunes gens du village portant gerbes et couronnes, suivis de plus d’un millier de personnes, se dirige vers le cimetière communal de Mouzay où les corps sont inhumés.
Les fusillés sont les suivants :
- Raymond Georges Caillet né le 26/01/1925 à Mont-devant-Sassey était domicilié à Mont-devant-Sassey dans la Meuse.
- Louis Marcel Albert Foureson né le 31/03/1925 à Beaufort-en-Argonne était domicilié à Beaufort-en-Argonne dans la Meuse.
- René Claude Joseph Vincent né le 23/08/1918 à La Ricamarie était domicilié à Saint-Étienne dans la Loire.
- René Marchal était domicilié à Vigneul-sous-Montmédy dans la Meuse.
- Pierre Arthur Lecomte né le 04/02/1923 à Saulxures-sur-Moselotte était domicilié à Saulxures-sur-Moselotte dans les Vosges.
- Robert Edmond Gérardin né le 30/08/1924 à Marbache était domicilié à Vic-sur-Seille en Moselle.
C'était la commune de Baâlon qui était organisatrice de cette cérémonie 2023, Jean-Pierre Corvisier, maire de Baâlon a retracé la tragédie de ce 04 août 1944 dans les bois de Mouzay. Trente-six porte-drapeaux étaient présents pour rendre hommage à ces jeunes maquisards morts pour la France.
Si plusieurs personnalités étaient excusées, on notait la présence de M. Delacourt, remplaçant de madame la sous-préfète de Verdun.
A l'issue de la cérémonie, les participants étaient invités à prendre le verre de l'amitié à la salle polyvalente de Baâlon. Un diplôme d'honneur a été remis par le comité cantonal du souvenir français de Stenay par les mains de son président M. Hervé Morel, à M. Corvisier, maire de Baâlon et M. Belkessa, maire de Mouzay, pour leur engagement dans le devoir de mémoire. M. Pierre Belkessa étant absent excusé, c'est M. Bernard Dieu premier adjoint à la municipalité de Mouzay qui reçu et fut chargé de remette le diplôme à M. Belkessa.
M. Delacourt, représentant madame la sous-préfète de Verdun